Le bore-out, ou syndrome d’ennui professionnel, est une réalité qui touche de nombreux salariés… Bien que son existence soit encore trop souvent minimisée. Si le burn-out est largement reconnu, son pendant opposé l’est beaucoup moins. Pourtant, il est tout aussi dévastateur. Pour les employeurs, ce phénomène ne doit pas être pris à la légère. En effet la responsabilité d’une entreprise peut être engagée devant les tribunaux.
Le bore-out, un mal silencieux aux conséquences graves
42 %. C’est la part des salariés français en détresse psychologique modérée selon le dernier Baromètre d’Empreinte Humaine avec OpinionWay, publié à l’automne 2024. Une baisse de 6 points par rapport à l’année précédente, mais qui témoigne toujours d’un mal profond. Le bore-out fait également partie de cet état de détresse psychologique que certains n’hésitent pas à qualifier de pire que le burn-out.
Ce syndrome se caractérise par un manque de stimulation intellectuelle, une absence de tâches valorisantes et une routine dénuée de sens, conduisant à un mal-être profond. Contrairement aux idées reçues, il ne touche pas seulement les postes subalternes… Des cadres peuvent également être victimes de bore-out, faute de missions engageantes ou d’évolution de carrière.
Burn-out et bore-out : deux faces d’une même souffrance
Le burn-out est un épuisement professionnel généré par une surcharge de travail et des exigences excessives. L’employeur a l’obligation de prévenir ces risques en garantissant des conditions de travail saines et équilibrées. Il est reconnu comme un risque psychosocial majeur. Par ailleurs, il peut être qualifié de faute inexcusable si l’employeur n’a pas mis en place de mesures préventives.
Le bore-out, à l’inverse, résulte d’un sous-chargement chronique du travail. Les salariés concernés ressentent un profond ennui, un manque de stimulation intellectuelle et un sentiment d’inutilité, menant parfois à une dépression sévère. Des études ont montré que le manque d’engagement et de motivation au travail peut avoir des effets aussi destructeurs qu’une surcharge de travail intense.
Un cadre légal encore flou, mais une responsabilité bien réelle
Le code du travail impose à l’employeur une obligation de sécurité vis-à-vis de ses salariés selon l’article L.4121-1. Cela inclut la prévention des risques psychosociaux, qu’ils soient liés à un excès ou un manque de travail. L’article précise que l’employeur doit prendre des mesures pour éviter ces situations.
Le bore-out n’est pas explicitement nommé dans la loi. Mais il peut être assimilé à une forme de souffrance au travail reconnue par le droit. La jurisprudence commence d’ailleurs à évoluer dans ce sens.
Les risques juridiques pour l’employeur
En France, des affaires similaires commencent à émerger. « Le savez-vous ? fait remarquer Maître Angéline Paris, le bore-out n’a été reconnu pour la première fois dans l’Hexagone par un tribunal que le 02 juin 2020 ! C’était hier » . Ainsi, une entreprise pourrait être condamnée pour manquement à son obligation de prévention si un salarié démontrait que son bore-out est directement lié à une mauvaise gestion de l’organisation du travail.
Si l’employeur ne réagit pas à une situation de bore-out, il pourrait être reconnu coupable de faute inexcusable, ouvrant droit à des indemnisations pour le salarié concerné. En outre, les tribunaux peuvent considérer que l’absence de mesures correctives constitue une violation du contrat de travail, ouvrant droit à une rupture aux torts exclusifs de l’employeur avec indemnités. « En effet, dans son arrêt de juin 2020, la cour d’appel de Paris a reconnu le bore out comme forme de harcèlement moral » précise Maître Paris.
Comment prévenir le bore-out ?
La prévention repose sur plusieurs axes :
- Une répartition équilibrée des tâches et une valorisation des missions confiées.
- Une communication ouverte pour repérer les signes avant-coureurs.
- Des formations pour les managers afin de détecter les situations à risque.
- Un suivi régulier des salariés, notamment par le biais d’entretiens individuels.
- La mise en place d’une culture d’entreprise encourageant la mobilité interne et l’évolution professionnelle.
- L’intégration d’un cadre de travail flexible et stimulant pour éviter la monotonie des tâches.
Conclusion : un risque à anticiper avant qu’il ne soit trop tard
« Le bore-out est un véritable enjeu pour les employeurs qui doivent assumer leur responsabilité et prévenir cette situation avant qu’elle ne dégénère en contentieux » déclare Maître Angéline Paris. « C’est encore un sujet qui reste trop souvent tabou dans les entreprises » .
Si vous êtes un employeur confronté à ce problème au sein de votre équipe, mieux vaut nous contacter avant que la situation ne s’aggrave. De même, si vous êtes salarié et que vous vous sentez en situation de bore-out, sachez qu’il existe des solutions. N’attendez pas d’être dans une impasse : contactez-nous pour évaluer ensemble vos options et protéger vos droits
Arrêt pour burn out en décembre 2023 reprise le 2 décembre 2024,
Reprise très compliquée, mauvais management etc