NDP Avocats est partie civile au procès des attentats du 13 novembre
Le procès des attentats du 13 novembre 2015 a débuté depuis le 08 septembre 2021. Alors que c’est encore tout récent, il parait important à nos yeux de revenir sur cet événement. Pourquoi ? Parce que NDP Avocats y est partie civile. Pour cela, nous avons posé quelques questions à Maître Angéline Paris, avocat en droit pénal de notre cabinet qui défend une victime du Bataclan.
La veille de l’ouverture du procès Maître Angéline Paris avait été interviewée par France Bleu Orléans. Nous vous proposons d’ailleurs de retrouver le podcast de l’interview ci-dessous.
Avez-vous préparé de façon particulière votre client à ce procès ?
Habituellement, dans les autres dossiers, effectivement je prépare mes clients en leur expliquant dans les détails comment cela va se dérouler. Le but est de les rassurer afin qu’ils ne se sentent pas perdus. Là, en l’occurrence, c’est tout à fait différent. Mon client ne sera pas présent au procès et ne veut en entendre parler qu’à travers moi. Il ne suivra même pas le procès via la web-radio dédiée aux parties civiles. Cette phase de préparation s’est donc limitée à lui exposer le planning prévisionnel.
Et vous : vous êtes-vous préparée différemment pour ce procès plus qu’un autre ?
Avec une grande humilité ! Parce que nous avons tous été des témoins indirects de ce qu’il s’est passé. Etre partie civile de ce procès là, n’est ni une chance, ni un honneur car ça serait maladroit de dire cela vis-à-vis des victimes et des familles. En revanche, il est vrai qu’en faire partie provoque un certain sentiment de dualité. En effet je suis à la fois avocat en droit pénal et citoyenne. Je veux dire par là que j’ai conscience d’être un acteur, mais aussi un témoin d’un moment majeur de notre Justice.
Qu’avez-vous retenu du premier jour d’audience ?
C’est compliqué de répondre à cette question. Vous passez par différents ressentis tout au long de la journée. Parce qu’il y a une différence entre voir des photos dans les médias de cette salle d’audience qui a spécialement été construite pour l’occasion et y entrer soi-même. Il y a également une différence quand on parle dans les médias “des victimes” dans leur ensemble et entendre un à un les noms de chacune d’entres elles. D’ailleurs, pour mon client qui souhaite rester anonyme, c’était la première fois que je le nommais en public lorsqu’il a fallu procéder à la réitération de sa constitution de partie civile.
Comment qualifierez-vous ce procès ?
C’est un procès hors norme eu égard à sa durée, au nombre de parties, et à l’organisation qu’il a fallu mettre en place pour qu’il se tienne. Si la procédure pour l’avocat en droit pénal que je suis reste la même, on n’a pas de référentiel pour autant. Il n’existe pas de procès similaire. Nos repères habituels sont absents. Il faut donc se créer un nouveau « logiciel ».
Par exemple, la réitération des constitutions de parties civiles ne dure que quelques minutes normalement. Là, cette phase a duré près de six heures le premier jour.
Certaines voix évoquent aussi le coût hors norme de ce procès, que leur répondez-vous ?
Comme déjà évoqué au micro de France Bleu : “c'est l'honneur de la France que d'organiser ce procès !”. Au-delà, il y a un travail remarquable qui a été fait. On peut être fier de notre Justice quand on voit l’ampleur de ce dossier et comment tout cela a été organisé.